L’histoire de la petite île de la Réunion est assez longue. Toutefois, il s’avère intéressant de la connaître, du moins dans ses grandes lignes. En effet, c’est utile pour mieux comprendre la population, la tradition, l’économie, la culture et même la gastronomie. L’histoire va donc donner un aperçu pour le visiteur. Cela concerne en premier lieu celle du peuplement de la Réunion. Puis, viennent l’esclavage et la colonisation. Enfin, les différentes évolutions du développement de la monoculture de la canne à sucre seront abordées. Ces trois aspects permettent d’une manière générale de mieux comprendre ce pays fortement marqué par le métissage. C’est ce brassage multiethnique qui a donné naissance à la Réunion.
L’histoire du peuplement de la Réunion
L’histoire de la Réunion démarre avec la première grande expédition de Vasco de Gama en 1498 dans l’actuel Océan Indien. En effet, elle marque le début de la colonisation européenne dans cette partie du monde.
Les premiers Réunionnais
Le peuplement de l’île est étroitement lié à celui de Madagascar. En effet, dès 1640, la France avait un comptoir dans la partie sud-est de ce pays, à Fort-Dauphin. L’objectif touche l’exploitation de l’or, de l’argent et des pierres précieuses malgaches. Mais les affaires ne marchent pas comme il faut. Pour remédier à la situation catastrophique, des mutins de Fort-Dauphin sont envoyés à Bourbon, l’actuelle île de la Réunion. Ils constituent donc les premiers habitants. Ils arrivent entre 1664 et 1669.
L’occupation française dans le sud de Madagascar a abouti à celle de Bourbon et de l’île de France, l’actuelle île Maurice voisine de la Réunion. Au début, ils servaient de lieux de ravitaillement. Mais, à partir du XVIIe siècle, c’est tout le sud-ouest de l’Océan Indien qui devient territoire français.
La Compagnie des Indes Orientales, créée en 1664, organise la première colonisation. C’est pour assurer des escales précieuses avec les Mascareignes composées des îles la Réunion, Maurice et Rodrigues. L’objectif est d’intensifier le commerce, et donc de s’implanter. C’est en 1665 que les premiers 20 colons débarquent à la Réunion. Plus tard, 200 autres vont les suivre.
Une île riche dès le XVIIIe siècle
L’île montagneuse de la Réunion figure dans les récits des voyageurs de l’époque comme un Eden humain. De cette manière, les charmes des paysages donnent au fil de années un tableau plus qu’idyllique de ce petit territoire à l’autre bout du monde. La terre est fertile et la population vit dans l’opulence avec l’abondance des ressources.
Ainsi, à compter de 1735, la Réunion est apparue comme étant le « grenier » pour la France. En effet, les potentiels, les espaces et les côtes le permettent. Le café dès cette époque a atteint son âge d’or.Plus tard, beaucoup d’épices font leur apparition comme le girofle et la muscade. Avec l’essor économique, la capitale de l’île est transférée de Saint-Paul à Saint-Denis.
L’apparition de nouveaux riches et d’anciens pauvres
Les nouvelles terres affectées à la culture sont distribuées gratuitement aux colons blancs d’origine française. Elles sont ensuite dénommées les concessions. Elles vont s’étendre jusqu’au sommet des montagnes de la Réunion. Ce développement économique s’est accompagné du développement du commerce.
Mais tout ceci n’a pas été possible sans la fourniture de la main-d’œuvre gratuite fournie par les esclaves. Ceux-ci sont achetés en Afrique et à Madagascar. Leur nombre augmente considérablement au XVIIIe siècle. Jusqu’au début du XIXe siècle, l’île fait face à une augmentation de la population. Il s’agit également du manque de terres à cause des partages liés aux successions. Un appauvrissement progressif d’une partie croissante de la population blanche réunionnaise est enregistré.
Une migration vers des terres moins fertiles prend place. Ainsi, cette population va monter vers les Hauts de l’île. Elle désigne les Petits Blancs. Ils représentent donc les premiers habitants de cette partie de la Réunion. Ils ont la peau claire étant d’origine européenne, mais avec une condition sociale peu élevée. Aujourd’hui, leurs descendants portent toujours la même appellation. Toutefois, leur statut social est pus hétérogène. Quant aux Gros Blancs, ils désignent les grands propriétaires terriens, souvent d’origine aristocratique.
Une longue période de l’histoire à la Réunion liée à l’abolition de l’esclavage
C’est jusqu’au XVIIIe siècle que le nombre d’esclaves a considérablement augmenté dans l’histoire de la Réunion. L’histoire de la lutte contre l’esclavage est assez longue pour cette population venue d’Afrique orientale et de Madagascar.
La bataille pour garder les esclaves
L’abolition de l’esclavage est décrétée le 4 février 1794. Cependant, les colons de l’île de la Réunion ont refusé. Ce sont leurs représentants à l’assemblée coloniale qui ont dit non. Certes, le décret d’application n’arrive dans l’île qu’en juin 1795. Il s’engage alors d’âpres discussions entre les émissaires venant de France et les colons réunionnais.
L’île change même de nom pour s’appeler l’île Bonaparte. Cala a engendré une décennie de guerres napoléoniennes avec Rodrigues, l’île de France et l’île Bonaparte. Des Anglais débarquent même à Saint-Denis où les forces françaises ont dû capituler. Et l’île reprend le nom de Bourbon. C’est en 1848 que la seconde République donne le nom définitif de La Réunion. Le 20 décembre 1848 représente une date déterminante dans l’histoire réunionnaise. C’est la proclamation du décret d’abolition de l’esclavage. Une cérémonie religieuse dans toutes les communes est même tenue pour consacrer l’acte d’émancipation.
En ces temps-là, l’île comptait 103 000 habitants, dont 62 000 esclaves. Depuis 1981, la date du 20 décembre 1848 est devenue un jour de fête et de mémoire.
L’histoire du cirque de Mafate
La Réunion détient un certain nombre de sites emblématiques. Outre les deux volcans, dont un reste toujours actif, l’île possède également 3 cirques. Parmi eux, le cirque de Mafate est le mieux connu. Il n’est accessible qu’à pied ou en hélicoptère. Toutefois, son histoire est étroitement liée à celle de la Réunion. Le nom donné au cirque vient d’un chef esclave d’origine malgache. Il veut dire littéralement « celui qui tue ».
Les premiers habitants sont des esclaves en fuite. Le cirque est choisi pour son inaccessibilité. Puis, vers la fin du XVIIIe siècle, quelques colons y émigrent à à cause des problèmes de terre. Ce sont les Petits Blancs des Hauts, désargentés et dépourvus de terres fertiles. Certains d’entre eux sont même venus chercher fortune dans les cirques.
Durant la colonisation, certaines familles obtiennent des concessions. La plupart des anciens esclaves n’ont pu en bénéficier. Ils se sont quand même installés. En effet, ils se sentent protégés de l’extérieur par les remparts et l’isolement pour Mafate. D’ailleurs, dès 1874, les Mafatais ont pu toujours chasser les forestiers de l’administration coloniale. La situation ne change que vers le milieu du XXe siècle. Même si à partir des années 1980 la modernité pénètre progressivement à Mafate, les touristes restent toujours obligés d’y venir à pied ou en hélico.
Café et canne à sucre : deux pivots de l’histoire réunionnaise
Le café et la canne à sucre représentent deux produits qui ont beaucoup influencé l’histoire de la Réunion et son peuplement. En effet, le café pendant près d’un siècle et demi a marqué l’histoire économique et la vie de la population. De son côté, la canne à sucre, après une bataille réussie avec le café, continue à s’imposer. Cela, plus de 250 ans après avoir terrassé le café.
L’histoire du café à la Réunion
Avant l’introduction du café dans l’île, elle est essentiellement peuplée d’aventuriers. Depuis 1772, c’est l’époque de la course pour y développer la culture du café. Cela marque la période du peuplement de la Réunion, le long de la côte de Saint-Paul et de Saint-Denis. Plus tard, toutes les basses pentes utilisables sont mises en valeur. La ruée vers le sud se produit de 1719 à 1728. Des esclaves sont amenés en quantité suffisante pour le travail. Ainsi, la vente du café a permis de faire fortune rapidement.
En 1734, le café est si prospère pour servir de monnaie courante dans le pays. Presque la totalité des transactions se fait en monnaie café. Toutefois, l’augmentation de la production caféière entraîne une diminution des prix d’achat. À partir de 1800, la production accuse une chute. Une succession de catastrophes climatiques comme les cyclones occasionnent des dégâts considérables. Par exemple, le cyclone la Grande Avalasse de 1806 a beaucoup touché les cultures du café et du girofle.
À partir de cette période, le café est délaissé pour laisser la place à la canne à sucre. Celle-ci est jugée plus résistante aux cyclones. Ainsi, une grande parte de l’histoire de l’île disparaît avec le café.
La canne à sucre du XVIIIe siècle à nos jours
La canne à sucre est introduite dans la Réunion et les autres îles des Mascareignes à partir de 1786. Elle provient de Tahiti. Seulement, son apparition dans l’île est citée dès le XVIIe siècle. Après le cyclone dévastateur de 1806, elle supplante la culture du café qui représentait auparavant la richesse principale de la Réunion.
À partir du début du XIXe siècle, la filière canne-sucre-rhum se développe. Elle arrive à alimenter de nombreuses usines sucrières tout autour de l’île. Ainsi, les champs de cannes fleurissent en nombre croissant. Le sucre extrait se transforme en différents produits. L’île Bourbon enregistre donc un développement économique sans problèmes. La première distillerie à vapeur débarque sur l’île en 1817. La plus ancienne distillerie familiale fondée en 1845 continue toujours à fonctionner en 2020. Une des époques les plus favorables se situe entre 1850 et 1860.
Cependant, l’histoire de la Réunion est également étroitement liée à l’histoire du rhum. Le jus sucré s’utilise pour produire de l’alcool dès le XVIIe siècle. À mesure que les siècles passent, l’artisanat local évolue pour adopter plusieurs dénominations. Enfin, cela aboutit à l’actuel rhum d’aujourd’hui. La Saga du rhum est l’unique musée du rhum réunionnais. Elle présente aux touristes cette boisson en tant que production traditionnelle et patrimoniale.
L’histoire de la départementalisation
Le déclenchement de la Première Guerre Mondiale provoque parmi les Réunionnais un élan patriotique sans mesure. Ainsi, de jeunes lycéens se portent volontaires pour aller au front. Le nombre de partants s’élève à 15 000 soldats. Certes, les familles réunionnaises ont payé un lourd prix humain. En plus, lors du retour de plusieurs centaines de combattants, ceux-ci apportent le virus de la grippe espagnole. L’épidémie frappe encore durement l’île avec le nombre de morts variant entre 7 000 et 10 000.
Sur le plan politique d’entre-deux-guerres, la Réunion enregistre de fortes tensions lors des élections législatives de mai 1936. C’est durant celles-ci que les manifestations pour la construction d’une La Réunion en département voit le jour. Celle-ci réussit à mobiliser une partie de l’opinion publique.
Durant la Deuxième Guerre Mondiale, l’île se reconstruit économiquement et politiquement. Arrive 1946 qui marque la fissure de l’Empire français. Les revendications d’avant la guerre continuent. Et le 19 mars 1946, la Réunion devient le 87e département français.
L’histoire de la Réunion est vaste
Cet aperçu des faits saillants de l’histoire de la Réunion montre bel et bien que ce que vous allez y découvrir provient d’un lourd et long héritage. Il va du XVIIe siècle jusqu’à 2020. La tradition est toujours présente surtout dans la gastronomie et la culture. Des sites mémorables s’offrent encore à la découverte des visiteurs locaux et des touristes. Il peut s’agir d’une distillerie traditionnelle, de l’habitat colonial, de cases créoles où les anciens esclaves trouvèrent du refuge. Il est attendu de vous lors de votre prochain voyage dans l’île de voir les beautés de la Réunion avec un regard plus compréhensif, donc plus communicatif.
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